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Lolita

paru le23/05/2001de Vladimir Vladimirovich Nabokovtraduction Maurice Couturier

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Résumé

" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "
Lolita a été porté à l'écran par Stanley Kubrick (1962), avec Peter Sellers, Shelley Winters et Sue Lyon, puis par Adrian Lyne (1997), avec Jeremy Irons, Melanie Griffith et Dominique Swain.

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Critiques et avis

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Critique de pierroty Chef d'œuvre de controverse, ce livre fait partie des livres à lire pour répondre personnellement aux ambiguïtés posées par ce livre. Un homme dans la cinquantaine entretient une relation avec une jeune fille de 13, 14 ans. Ferez vous partie des gens qui pensent que Lolita est une allumeuse et qu'êtant un homme, Humbert ne peut pas résister? Humbert, homme mûr est il forcément coupable de viol et de pédophilie sur Lolita même si Lolita semble consciente et consentante? Nabokov, auteur du livre est-il un pédophile refoulé, un homme projetant un fantasme masculin tabou ou un romancier génial ayant imaginé LE LIVRE qui allait faire parler de lui? N'est il pas temps de le lire...

Critique de snowwhiteLolita" de Nabokov avec le sujet bien particulier et sensible qu'il traite fait sans conteste partie du lot de ces lectures qui dérangent.

Pédophilie et inceste sont en effet des thèmes unanimement réprouvés par la société. Ils constituent donc une matière délicate pour un livre de fiction que nous rencontrons rarement. La question étant de savoir : avons-nous réellement envie de les rencontrer ? Je ne le crois pas. Car le problème quand on sait de quoi le livre traite, c'est qu'on ne sait pas comment il le traite. Aussi était-ce avec une certaine appréhension (du détail scabreux notamment) que j'ai commencé à lire les premières lignes avant d'être happée par cette irrésistible et irrépressible envie d'aller toujours plus loin dans l'histoire pour en connaître le dénouement.

Lorsque je m'attaque à une nouvelle lecture, généralement je lis en diagonale tout ce qui est préface, biographie etc. pour réserver ces éléments à ma lecture achevée. Pour la simple et bonne raison que j'ai toujours peur que ces compléments au texte contiennent des révélations avant l'heure susceptibles de gâcher mon plaisir. En même temps, je ne peux m'empêcher d'y jeter un œil pour le cas où ils délivreraient des clés de compréhension à côté desquelles je pourrais passer, ce qui m'empêcherait d'apprécier la qualité du produit. L'élément intéressant que ma pré-lecture me fournissait consistait en une note du traducteur : certains passages avaient été volontairement atténués à la traduction, mais de manière ponctuelle afin de ne pas porter atteinte à l'esthétique du livre. Cette allusion au caractère plus esthétique que pornographique de l'écriture revient souvent s'agissant de "Lolita".

Je dois avouer que j'avais néanmoins beaucoup de difficultés à comprendre cette distinction entre esthétique et pornographie. Ce livre, que l'on peut considérer comme un classique, était-il à ce point odieux dans le sujet qu'il traitait que l'on se sentait obligé de justifier son succès par sa qualité esthétique ? Les artistes n'enfreignent-ils pas volontairement les tabous pour faire parler de leur travail justifiant tout par la liberté artistique, alors même que le procédé est en réalité essentiellement commercial et intéressé ? Avais-je affaire à cette hypocrisie habituelle ? Enfin, telle était mon analyse première. J'ai peut-être quelque peu révisé mon opinion depuis. Je crois que j'ai enfin réussi à capter ce que cette fameuse expression :"c'est de l'art" peut cacher. Car sous mes yeux s'étalait une succession de mots et de phrases dont l'harmonie était indéniable. Nabokov est un beau parleur (version littéraire) et l'on se laisse facilement embobiner par la beauté de son langage. Et pourtant, que de fois j'allais chercher mon dictionnaire pour comprendre la signification de tel ou tel mot. Ce trait habituellement m'agace : qu'est-ce ce livre qui met à l'épreuve les rudiments du langage courant ? Il y avait néanmoins quelque chose d'agréable à cette recherche constante. Les mots utilisés étaient toujours savamment choisis pour décrire le plus justement le sentiment, l'impression du narrateur. Ne dit-on pas que la langue française manquent parfois de nuances ? Cette traduction prouve qu'il ne s'agit pas d'un obstacle insurmontable. Soit les mots appartenaient au seul langage littéraire, soit ils étaient empruntés à un lexique spécialisé pour être détournés de leur sens premier.

Voilà l'esthétique ! Et cette esthétique permet de faire passer la pilule au lecteur. Et c'est à tel point que cela permet même de rendre le personnage de Humbert Humbert, narrateur de l'histoire, et surtout pervers patenté, presque sympathique... Sa culture, son langage châtié et charmeur opère tant sur les autres personnages du livre que sur son lecteur. Et pourtant, dès le début, le lecteur est averti qu'il a affaire à un criminel. En effet, le premier chapitre (si l'on peut l'appeler comme cela) est une sorte de prélude, un homme nous informe que ce qui suit est le mémoire de M. Humbert Humbert (ceci est un pseudo choisit par l'intéressé) qui a été écrit en prison et qui éclaire un fait divers qui s'est déroulé il y a peu. Comme dans un journal, on indique que les noms ont été modifiés même s'il est aisé de comprendre de quel fait divers il s'agit.

La suite laisse place au mémoire de Humbert Humbert. Il retrace toute l'histoire depuis son point de départ : son penchant pour les jeunes filles pubescentes, de la toute première (Annabelle) à sa fameuse Lolita. Lolita est pour lui une sorte de réminiscence d'Annabelle, son premier amour. Lorsqu'il l'aperçoit, il imagine un plan diabolique dans lequel il séduit la mère pour se rapprocher de la fille... Je n'en dirai pas plus.

La fin prévisible à laquelle le lecteur pourrait s'attendre n'est pas et la fin réelle est assez décevante. Je dois d'ailleurs avouer qu'au fil de l'histoire j'allais de déconvenues en déconvenues. Progressivement le récit bien posé devient un peu tiré par les cheveux et déçoit. Heureusement reste l'esthétique...

Pour finir, je ne sais pas si je dois parler de Mlle Dolores Haze (Lolita)... Lolita est un mot employé couramment aujourd'hui pour désigner ces petites filles pimpantes qui jouent aux grandes filles. Un mot employé de manière presque égale alors qu'il est chargé d'un sens si lourd. La lolita n'est-elle pas la fille qui imite la femme et dont le beau-père pour justifier ses actes malsains dira : "C'est elle qui m'a provoqué, elle a commencé en m'aguichant, etc.". Nous faisons des enfants des êtres à notre image, des versions miniatures de nous-mêmes, mais c'est oublier souvent qu'ils ne sont que des enfants, adeptes d'un mimétisme dont ils ne saisissent pas le sens. Lolita n'est qu'une pauvre fille provocante qui attise la jalousie de sa mère et attire le regard des hommes. Inutile donc d'en ajouter.

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