ça vient d'arriver
Parano chez les dinos Le Horla et Autres Nouve… Pauca Meae Georges Dandin Roméo et Juliette Othello L'Ecole des femmes Le Voyage de Monsieur Pe… Le baiser de l'ange Chevalier de l'ordre du … Les jeux sont faits
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RésuméSimple technique de controverse ou méthode rigoureuse de recherche de la vérité ? Au moment où Hegel achève de construire l'un des plus beaux systèmes philosophiques, tout entier dédié à l'étude de la dialectique en tant que structure de la pensée et de la réalité, Schopenhauer, dans ses cours (non publiés) de l'université de Berlin, ramène cette dernière à peu de choses : trente-huit stratagèmes pour terrasser tout contradicteur, que l'on ait raison ou tort. Pure "escrime intellectuelle", "organe" de la perversité naturelle de l'homme, outil de la déloyauté dans la dispute
On a pu reprocher à Schopenhauer ses lectures par trop réductrices d'Aristote, ou de Kant. Le très intelligent essai de Franco Volpi, qui suit le texte du philosophe allemand (pour ne pas lui donner tort ?), nous décrit avec une efficacité rare les raisons de ces reproches. Mais par-delà le débat philosophique sur le statut de la logique dans la recherche de la vérité, par-delà les querelles des différentes écoles (Aristote/Platon, Kant/Hegel
), qui nous sont résumées ici avec précision, Volpi nous invite à d'autres conclusions. Aux trente-huit stratagèmes succède un Supplément aux premières pages, immédiatement suivi d'un Second supplément, que pressent des Notes sur les premières pages, puis des Notes sur les pages 11 et 12, un nouveau Supplément à la page 11, et enfin une Note sur la page 70
Où chercher la raison de cette impossibilité à conclure ? L'art d'avoir toujours raison manquerait-il donc d'assurance ? Par-delà l'inscription de la raison dans ses formes savantes, de quoi Schopenhauer veut-il tant nous rendre les témoins ? De la condition de l'homme moderne, tout simplement. La possibilité qui nous est offerte d'avoir toujours raison est tout de même moins celle de pouvoir parler pour ne rien dire, que celle d'entraîner la parole à masquer la pensée. Non pas la philosophie, mais le versant de l'aveu. Localiser le site de l'existence humaine. Qu'il y ait toujours à dire et si peu, et que ce dire soit toujours en excédent ou en reste de ce qu'il vise, "
ça qu'est bien avec les mots", comme l'écrira bien plus tard Beckett. Produits similaires
Critiques et avisSoyez rémunéré pour chaque avis pertinent déposé !Critique de NibelheimJ'ai beaucoup aimé ce petit livre. On n'y découvre un Schopenhauer très différent de l'anti-rationnaliste à l'oeuvre dans "Le monde comme vouloir et comme Représentation". Pour être plus exact, on découvre que Schopenhauer n'était pas que cela, et que, même s'il critique la raison raisonnante et ses ambitions illusoires, il s'intéresse de très près à la logique et à l'art de converser. Dans cet ouvrage, je ne dirai pas que Schopenhauer se montre origina ou même inventif, mais plutôt qu'il fait un gros travail d'observation, de collection et de synthèse des stratagèmes à l'oeuvre dans les controverses. |