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udinese94
RésuméQue peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et larbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs des années folles, les bouffons de la Renaissance et les froçats des bandes dessinées, les dormeurs en pyjama et les sans-culottes de lan II ? Ils ont en commun de porter un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou hors de lordre social. Structurre impure, la rayure est en effet longtemps restée en Occident une marque dexclusion ou de transgression. Le Moyen Age voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué den faire lattribut vestimentaire de ceux quelle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards). Toutefois, à partir de lépoque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à satténuer et à être concurrencées par des rayures dune autre nature, porteuses didées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour. Aujourdhui, les deux systèmes de valeurs poursuivent leur coexistence. Mais, plus que jamais, il a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés et des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ou des terrains de sport. Retraçant cette longue histoire de la rayure en Occident, Michel Pastoureau sinterroge plus largement sur lorigine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein dune société donnée. Quest-ce quune marque infamante ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai dans toutes les civilisations ? Sagit-il dun problème biologique ou dun problème culturel ? Produits similaires
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