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King Kong théorie

paru le03/10/2007de Virginie Despentestraduction Virginie Despentes

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Résumé

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

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Critiques et avis

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Critique de Lionelle21En préambule à mon commentaire : je suis féministe. En complément à mon préambule : je ne comprends même pas qu'on ne le soit pas, homme et femme, mais je ne vais développer ici, sauf pour en dire un mot sur les hommes : vous n'en avez pas marre de jouer un rôle permanent ? Les femmes, je ne leur pose pas la même question : c'est au-delà du permanent, c'est devenu "intrinsèque".
En explication à mon préambule comme à son complément : la question est : QU'EST CE QUE LE FEMINISME ? Peut-être avons-nous tous et toutes une réponse propre. Certes. Vous vous demandez sûrement le sens de mon propos pour vous donner mon avis sur le livre de Despentes ? Et bien, c'est que je suis, disons, troublée, par le résumé, lu ici même, qui évoque ce livre comme étant un manifeste pour un nouveau féminisme. Vous apprécierez ma retenue : je n'ai pas mis les guillemets. Qui s'imposent pourtant.
Mais pourquoi diable parler de "nouveau féminisme" ? (désolée, je n'ai pas pu me retenir du guillemet, cette fois). Celles qui ont parlé, manifesté, écrit, ou simplement discuté entre copines ne disent, et n'ont jamais rien dit de bien différent : stop à cette course effrénée aux faux-semblants (et c'est très difficile. Je ne m'en crois pas championne. Je pense juste que j'essaie honnêtement au quotidien de déceler tout un tas de petites choses qui disent ma pauvre condition de pauvre femelle perdue sans le mâle dominant, qui croit qu'il sait me faire jouir, et je le lui ai fait croire moi-même....pauvre de moi, paix à mon âme, et j'espère que le mâle est au moins reconnaissant ?). Il n'est pas question de nouveau féminisme, je trouve cette idée presque déplacée. Il y a réflexion. POINT.

Je ne peux pas vous dire que j'ai adoré ce livre. C'est un non-sens. Je ne peux pas vous dire non plus qu'il est détestable. Il est juste utile. Et je remercie Despentes de l'avoir écrit. J'ajoute que je n'aime pas ce qu'elle écrit en général, et en particulier "Baise moi". Ceci étant dit, je peux développer. Elle dérange, cette femme. Je sentais très bien qu'elle cherchait à exprimer, violemment certes, des "idées", du vécu, des émotions, à l'état brut. Ok, sur le principe, suis d'accord. Mais "Baise moi", j'avoue, j'ai dû passer à côté de (son) essentiel, pour n'en retenir qu'une chose : la provocation.

Mais ne vous découragez pas! En tout cas, cela a été ma démarche avec King Kong théorie. Et j'en suis ravie !!!
Despentes devrait s'en tenir à nous parler, comme elle le fait ici. Oui, ce n'est pas fin et délicat, mais notre condition de femme n'est ni fine ni délicate, contrairement à ce que nous apprenons en tant que femme dès notre plus jeune âge, et ce que les petits garçons apprennent aussi sur notre compte, qui les font en suivant nous juger : bonne, ou pétasse, ou salope, putasse, mal baisée, et j'en passe...J'emprunte ici le vocabulaire de Despentes, mais désolée, j'ai le même....

Ce que je retiens de ce livre : une grande claque. J'ai lu beaucoup, de très bons livres, de grandes auteures féministes. Et vous savez quoi ? La plupart du temps, je me suis ennuyée. C'est prise de tête à mort, bien intello la plupart du temps, et psycho aussi. Je ne peux pas leur jeter la pierre, je m'y connais assez pour reconnaître la justesse de leurs écrits.

Seulement voilà. La vie, celle de tous les jours, ne se résume pas à de grandes considérations psycho-mes-choses. C'est juste, mais pas essentiel, et surtout tellement traficoté, qu'on ne peut que se dire que le féminisme ne concerne sûrement qu'une certaine caste : des intellos (souvent de gauche, il faut aussi le dire) qui n'ont sûrement que ça à faire que se tournebouler le cerveau pour sortir de grandes théories qui nous font toutes braire, parce que ça ne nous parle pas de notre quotidien.

Je peux me lâcher, puisque j'écris mon avis, non ? Et encore, je reste polie. Que celles qui pensent que le viol, la pornographie ou la prostitution ne les concerne pas, sauf les pauvres filles, et qu'elles laissent leur avis ici, je serais ravie de le lire (et si possible de le commenter). Oui, ce sont les grands thèmes qu'elle aborde dans son livre. Et oui aussi, cela concerne toutes les femmes.

Un exemple ? Le petit ami, le mec, le plan du soir qui insiste fortement, avec une insistance dont les gestes traduisent l'ordre pour obtenir tel ou tel acte, faveur, sexuels. Viol ou pas viol ? Et la façon dont la femme, la meuf, la jeune-fille va plier, se plier, se conformer à une sexualité qui la débecte, sous le prétexte que ce doit bien être "la voie", si ce n'est de son plaisir (y a t elle droit ?), au moins de celui de son homme, qu'elle n'a de toute manière pas le droit de décevoir, surtout au début de la relation ? Prostitution ou pas ? Et qu'en ressent-elle au fond ? Pornographie ou non ?

Le livre de Despentes est un rappel à l'ordre. Un cri, une urgence. Je ne m'attendais toutefois pas à ce qu'elle en interpelle autant à la politique, et j'ai trouvé sa réflexion particulièrement intéressante. Virginie, je vous saurais grée de bien vouloir continuer dans cette voie d'écriture. Vous dites les choses cash. C'est violent, mais à la mesure de ce que nous vivons depuis la naissance ou presque. Ce ne sont pas vos mots qui sont violents, c'est notre condition. Et j'en ai assez d'entendre régulièrement l'argument bidon de la condition atroce, certes, des femmes de l'autre bout du monde. Nous, européennes, de pays dits riches, développés, éduqués etc.... n'avons rien obtenu ou presque. Et j'ajoute, et c'est le point le plus important : parce que nous, femmes, n'avons rien pris, pour ne pas déranger.

Virginie, développez vos arguments, en tout cas, je le souhaiterais vivement. Je vous trouve meilleure, plus percutante, et plus accessible. Nos différences sont bien minimes lorsque vous évoquez la femme de cette façon, j'ai l'impression d'un dialogue. Je ne peux que me reconnaître, et le coup de pied aux fesses que vous donnez grâce à votre talent est dynamique. Cela faisait longtemps que je ronronnais finalement....Merci de me l'avoir rappelé, grâce à votre livre.

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